Le docteur Elizabeth Kubler-Ross (une psychiatre américaine) est pour moi une génie.
Pourquoi?
Car j’ai lu sa théorie des 5 étapes à passer lorsqu’on nous annonce une maladie ou bien lorsqu’on doit effectuer un deuil/une séparation
Et qui dit deuil/séparation dit un AVANT et un APRÈS.
Et ce n’est pas forcément évident donc de passer le cap, plus ou moins violent.
Dans mon cas, ma maladie a fait que je devais faire le deuil / me séparer de mon alimentation d’avant.
Dire adieu à plein d’aliments que j’adorais.
Et découvrir un nouveau monde fait de sans gluten, sans lactose, sans caséine, sans oeuf, et sans une multitude de choses.
Et quand on a passé 30 ans avec des habitudes alimentaires et que l’on ne connaît rien d’autres, pas facile de s’en défaire et surtout pas facile d’assimiler qu’il va falloir changer les choses et s’ouvrir à la nouveauté.
On a peur de ce que l’on doit quitter et on ne connaît rien à ce que l’on doit découvrir.
Donc quand j’ai lu sa théorie des 5 étapes à passer, je n’ai pu que me dire qu’une chose :
OUI, j’étais passée par chacune de ces 5 étapes avant de faire le deuil de mon alimentation passée.
Les 5 étapes sont :
Etape 1 : Le déni
« Ce n’est pas possible, ils ont dû se tromper ».
Combien de fois je me suis répétée cette phrase en boucle…
Oui on m’annonçait que j’avais une intolérance très forte au gluten, que je devais le stopper coûte que coûte, mais non dans ma tête cela n’irriguait pas jusqu’au cerveau, je voulais m’auto-persuader que c’était une erreur et que je n’avais rien à changer du tout.
Etape 2 : La colère
Après cette phase de déni, le corps parle de lui-même, on continue à manger ces aliments poison mais là les séjours à l’hôpital s’enchaînent, alors l’information commence à irriguer jusqu’au cerveau.
Mais là c’est une invasion de colère qui submerge : on est en colère contre tout, contre soi-même, contre les autres, contre la médecine, contre les diagnostics, on a envie de se rebeller contre tout cela.
Etape 3 : La négociation
Je suis aussi passée par cette phase : vouloir négocier ma situation.
Une chose impensable, et pourtant j’y suis parvenue.
Négocier en priant dieu que si je peux continuer à manger comme avant je promettais de ne plus jamais me plaindre de ma vie, etc etc.
Encore peine perdue, car le corps lui n’accepte aucune négociation.
C’est soit on arrête de lui donner du poison et il va mieux, soit on l’empoisonne et on finit à la case « hôpital ».
Etape 4 : La dépression
Quand je suis arrivée à cette étape, j’avais l’impression d’être au fond du gouffre, de ne pas savoir quoi faire.
Et pourtant avec le recul je me rends compte que c’était finalement la première étape vers le positif.
Car qui dit dépression, dit que la personne commence à accepter la réalité. Et il est donc normal à ce stade de ressentir de la tristesse, des regrets, de la peur, de l’incertitude, etc.
Etape 5 : L’acceptation
Enfin, nous arrivons à la dernière étape de ce long processus : la phase finale d’acceptation.
On parvient à prendre du recul, à relativiser, et à accepter les changements.
Des changements qui pourront alors être menés.
Conclusion
Voilà, j’ai voulu vous exposer ces 5 étapes avant l’acceptation, car je suis sûre que nombreux parmi vous y sont passés ou bien peut-être que vous en êtes à la 1ere étape, ou encore à la 3ème.
Quoi qu’il en soit, je me dis que savoir que ces 5 étapes sont légitimes et normales pourra vous aider à les passer plus tranquillement, sans vous en vouloir de ne pas arriver à l’acceptation directement.
Et puis sachez que l’on est tous différents, alors ne nous tracassez pas si une de ces étapes durent plus de temps qu’une autre : vous parviendrez à l’étape de l’acceptation à un moment ou à un autre.
Et ce jour là, s’ouvrira un nouveau monde.
Et croyez-moi, ce nouveau monde n’est pas plus moche que l’ancien.
Il est seulement différent 🙂
Oui c'est bien le même processus que lors d'une séparation amoureuse ou/et un deuil! Je parlais en ces termes à mes proches après mes différents récents diagnostics médicaux et cette impression de "rien ne sera plus comme avant et non non je ne veux pas!" (Haha) Et pourtant si, il le faut et de toute façon pas vraiment le choix quand il s'agit de son corps et de sa santé! Un deuil, on peut choisir de ne pas le faire (et encore) et vivre dans le passé et la nostalgie. Mais avec un corps malade et dont l'état s' aggrave chaque jour, c'est compliqué vu qu'il est notre véhicule en quelque sorte. Il ne nous laisse plus le choix à un moment donné … Et j'ose espérer que c'est pour du mieux 🙂
Je suis totalement d'accord avec toi, sauf pour le fait de pouvoir choisir de ne pas faire le deuil : non, comme pour la maladie, le deuil à un moment il faut le faire. Après comme pour l'acceptation de la maladie, cela prend plus ou moins de temps pour y parvenir, et passer les différentes étapes. Donc vraiment la maladie et le deuil sont assimilables en terme de passage des étapes.
Mais c'est sûr, à force de laisser trainer les choses et ne pas passer les étapes, à un moment le corps dans le cas de la maladie dit un grand STOP.